Ces dernières années, on a pu constater une évolution des genres dans le paysage musical. Les styles se sont diversifiés et une ouverture significative sur les artistes féminines s’est progressivement développée, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Que vous aimez digger ou vous ambiancer sur les gros sons de l’été, de Kay à Arone en passant par Jaïa Rose, la gente féminine s’impose de plus en plus et compte bien s’installer.
Dans ce vivier d’artistes talentueux.ses, on retrouve la suave Creamy G, jeune artiste en herbe qui manie aussi bien le pinceau que les mots. Originaire de Marseille, la blondie à la “hime cut” a su nous surprendre tant pour sa versatilité que sa créativité. L’équipe d’Artefact Média a eu la chance de pouvoir échanger avec Creamy G. Retour en quelques mots sur un futur phénomène.
De « Love Season » à « Distraite »
Gaby de son vrai nom n’est pas novice en la matière. L’art est une partie intégrante de son ADN depuis son enfance. « Mon père a toujours eu cet amour pour la musique, on se tuait à Nirvana et Daft Punk, il me soutient grave dans mes projets ».
Il y a quelques années, par son “amour profond pour la musique”, elle se met au beatmaking et enregistre son premier son studio.
La particularité de la G est sa versatilité. En effet, on peut dire qu’elle a plus d’une corde à son arc :
En réelle autodidacte, l’artiste réalise ses propres visuels et fortifie son image avec ses doigts de fée. Creamy G ne se laisse pas dépasser par les difficultés, elle ouvre le champ des possibles : sa chance, elle la provoque.
Du chemin reste encore à faire, dans une industrie où les mentalités et la parité reste discutable :
”J’ai l’impression qu’au niveau des industries et des médias, (…) ils sont incapables de soutenir plusieurs artistes féminines, car ils les voient comme une concurrence alors qu’il y a de la place pour tout le monde.”
Et notamment sur la visibilité que l’on accorde à la gente féminine :
“Les event uniquement féminin ça aide pas du tout (…) je comprends pas ce truc parce qu’on est quand même 50% de la planète donc ça devrait être plus naturel de faire des line up mixte à mon sens, y’a plein de meufs chaudes.(…), j’aime vraiment beaucoup Mandyspie et Asinine en France ”
Creamy G ne s’impose aucune limite, que ce soit pour ses collaborations ou bien ses inspirations. Elle laisse ses feelings et sa passion la conduire dans ses processus créatifs :
“(…) Je trouve ça bête de se genrer (…), moi je vois l’humain d’abord, si la musique me plait”
C’est dans cette perspective que l’artiste et ses proches ont conçu le collectif Bonnie’s House. Entre DJ / Production et autres pratiques artistiques, le collectif de meufs a su développer un microcosme prospère.
Bien que certains artistes qui ne résident pas dans la capital connaissent parfois le syndrome du FOMO (Fear Of Missing Out), l’artiste native de Marseille ne l’a pas du tout ressenti au début de sa carrière :
“Tout s’est fait petit à petit, j’ai plus été ravie des occasions qui se présentaient à moi plutôt qu’en colère de ce qui ne se présentait pas. Les choses arrivent à mon sens de manière très logique et ça prend de mieux en mieux. J’suis venue vivre à Paris parce que mes amis sont ici , j’ai de la famille aussi ici et c’est beaucoup plus facile de créer ici. À Marseille, je me sentais un peu seule. Ici j’suis comme un poisson dans l’eau. Je sors pas j’suis juste focus sur ma moula et mes projets et c’est de là que mes amitiés en découlent, c’est que des hustlers donc on vise tous le même endroit. J’aime être dans un endroit historique et rempli d’art juste ça, ça me plaît beaucoup.”
Notre self made favorite s’est montrée prolifique ces dernières années, avec la sortie de plusieurs projets aussi singuliers les uns que les autres. Retour sur le style de Creamy G !
Les influences de Creamy G
Provenant de l’air Soundcloud, on ressent très fortement dans la musique de Creamy G l’influence de la Plug, une omniprésence de l’autotune, avec une grosse essence R’n’B. Genres qu’on retrouve beaucoup dans les influences et thématiques abordées dans sa musique, mais pas que !
À l’été 2022, Creamy G nous a livré son premier album “Love Season”. La sudiste nous a bercé sur des mélodies R’n’B, nuancées d’influences 2step et Drum and Bass. Le projet est très solide avec des titres tels que Ball Out ou encore Wassup (où elle se teste à la langue de Shakespeare).
L’année dernière, une collaboration a vu le jour avec la rappeuse Joy C. L’EP “6” est un projet singulier et riche en teintes musicales, on ressent l’alchimie des deux artistes comme sur l’excellent NA LINGI YO, un titre à prédominance Afro, délicieux pour winner avec votre dulciné.e
Le 14 février 2024, l’artiste s’est dévoilée sur “Mon Amour, Comment ça va? “ son 1er EP auto-produit. On la retrouve avec une approche plus intimiste et sensible de son Art. Je vous invite à (re)découvrir le clip aux visuels léchés de “Baggy Jean” produit par Bonnie’s House, le collectif de l’artiste, qui nous retranscrit comme à chaque fois, l’univers de Creamy G avec brio.
Face à cette variété omniprésente dans les tracks de Creamy G, on lui a demandé ce qu’elle pensait d’un sujet auquel on parle beaucoup actuellement, les sous-genres dans le rap :
“Ben je pense que les sous-genre et les cases sont très difficiles à mettre et un peu superflues au final moi je m’identifie même pas vraiment comme une rappeuse mais c’est sûr que j’en prend des codes. Et de toute façon j’ai jamais kiffé les cases je peux faire un truc et l’inverse en même temps.”
L’artiste nous a livré qu’elle sortirait un projet cet été, stay tuned…
5 titres pour découvrir Creamy G : +30°, Mon Amour Comment Ca va ?, Memphis, Goofy Hoes, Ball out