Golden Coast : le pari réussi de cette première édition

Jamais aucun évènement n’avait rassemblé autant de monde en agglomération Dijonnaise. Le 13 et 14 septembre 2024, la toute première édition du festival Golden Coast a affiché complet. Au Parc de la Combe à la Serpent, ce sont pas moins de 50 000 festivaliers qui ont fait le déplacement, la majorité depuis les plus grandes villes de France. Créer un festival de grande ampleur dédié à 100% au rap en Bourgogne, c’était un pari à prendre. Le résultat ? Un franc succès.

Incontournable. S’il y a bien un évènement hip-hop qui était attendu cette année, c’était le Golden Coast. Et pour cause, la promesse était de taille. Faire de la Côte-d’Or le prochain passage obligé du hip-hop, il fallait réussir à se projeter. 

Pourtant, Please Please, organisateur de concerts implanté depuis 2 ans en Bourgogne-Franche-Comté et l’un des porteurs du projet “GOCO”, avait déjà flairé tout le potentiel d’un tel évènement. Après avoir réuni plus de 40 000 spectateurs à Dijon, Reims et Besançon à l’occasion de ses soirées hip-hop “ANTDT”, c’était devenu une évidence. Le public bouillonnait. 

Alors que la Belgique est déjà parvenue à faire des Ardentes le rendez-vous des amateurs de hip-hop, la France aussi, avait besoin d’un festival majeur dédié à son genre musical le plus populaire. Cette “année test” a prouvé que le Golden Coast a tout le potentiel pour devenir l’adversaire de taille de son équivalent belge dans les années à venir.

Les festivaliers au Golden Coast Festival 2024

Une “province” qui a de quoi faire pâlir la capitale

16h, vendredi 13 septembre. La foule patiente déjà devant la Cité de la Gastronomie pour monter dans l’une des nombreuses navettes à destination du Parc de la Combe à la Serpent, le site du festival finalement retenu pour cette première édition. Depuis les bus de la ville réquisitionnés pour l’évènement, on scrute déjà le line-up de la journée alors que les ruelles du centre-ville laissent place aux champs et aux arbres. 

Si l’on connaissait bien Dijon pour sa moutarde et ses escargots, la ville n’était pas spécialement réputée pour son amour du rap et des cultures urbaines. Pourtant, l’emplacement n’a pas l’air d’avoir refroidi les festivaliers : vendredi, ils étaient plus de 25 000 à avoir fait le déplacement. Samedi, plus de 27 000. Pour cette première édition, le GOCO a donc affiché complet, avec, pour l’écrasante majorité, des visiteurs provenant de régions extérieures à la Bourgogne-Franche-Comté. 

Cet engouement, Golden Coast le doit en partie à la proximité de Dijon depuis Paris, accessible en moins de 2h de TGV, et à une organisation bien ficelée en collaboration avec la Métropole de la ville. Il faut dire qu’un investissement de cette ampleur aura sans nul doute d’importantes répercutions sur l’attractivité de la capitale de la Bourgogne.

Les artistes, eux non plus, n’ont pas manqué à l’appel. Si Booba, SCH, Josman ou encore Fonky Family n’ont pas hésité à se déplacer, c’est que le projet mijotait depuis quatre ans, et que les fondateurs avait déjà noué d’étroites relations avec les agents d’artiste.

Avec trois belles scènes, dont la principale capable d’accueillir près de 25 000 spectateurs en simultané, le festival nommé en clin d’œil aux deux styles de rap US nés dans les années 80 (East Coast et West Coast) a vu les choses en grand, et a su proposer un évènement à la hauteur de ses engagements. 

L’ébullition sous le signe de la diversité

Bien loin des clichés trop facilement associés au hip-hop et au rap, le Golden Coast Festival s’est positionné comme rendez-vous incontournable en faveur de la diversité de la culture hip-hop.

Une diversité reflétée par la programmation, d’abord. Composé de plus de 50 artistes européens et nord-africains, le line-up de l’évènement a rassemblé parmi les meilleurs talents de la scène rap francophone. 

À GOCO, les piliers du rap comme Booba, Fonky Family ou Hugo TSR et les artistes les plus streamés du moment comme Yamê, SDM ou Ninho ont côtoyé de près la jeune génération, qui, elle aussi, était très bien représentée : Luther, Houdi, Zamdame, Jyeuhair, Kay The Prodigy… 

Les têtes d’affiche, majoritairement masculines le vendredi, ont laissé place aux talents féminins le jour suivant, avec notamment Angie & Lazuli, Lala&ce, Maureen, Merveille, Doria… 

Au rythme de cette programmation éclectique, ce sont 65 heures de concerts qui se sont déroulées dans une ambiance festive et positive, fédérant toutes les générations, avec un public d’une moyenne d’âge de 24 ans. À quelques jours du festival, Vivien Becle, co-fondateur du Golden Coast, annonçait déjà que “ce ne sera pas un festival pour des enfants de 16-17 ans, contrairement à ce qu’on peut imaginer.” 

Le rap, une tendance de fond

Au-delà des performances musicales, le GOCO, c’est avant tout un évènement qui recrée les codes de sa génération. 

Alors que l’on célèbre dans l’hexagone pas moins de 30 ans d’histoire du hip-hop, le rap francophone a, aujourd’hui encore, de beaux jours devant lui, sans quoi des évènements d’une telle ampleur n’auraient pu voir le jour.

Reste à voir si le Golden Coast saura asseoir sa position de premier festival rap en France, et si les prochaines éditions seront toujours à la hauteur des attentes du public.

La scène de Golden Coast, festival rap francophone.
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