Jolagreen23 : Rechercher pour détruire

En 2023, Jolagreen23 sortait Recherche et Destruction, son premier album studio. Un projet plein de promesses qui sortait des sentiers battus, et plaçait l’artiste du Bois Colombes en haut de la liste des rappeurs à suivre. Avec 4bulldog, il confirme les espoirs placés en lui.

Il ne faut pas longtemps pour comprendre que Jolagreen23 est un de ces rappeurs qui se cassent la tête sur sa proposition artistique. Une identité reconnaissable, qu’il polit au fur et à mesure de ses sorties musicales. Dans le morceau 4Bulldog, six mois après son premier album Recherche et destruction, on retrouve tout ce qui fait de Jolagreen23 un artiste particulier.

Jolagreen en téméraire

Un artiste particulier par son écriture déjà. Brutale, elle se distingue par des schémas de rimes peu académiques, qui tranchent avec le classicisme du rap français.

« Où sont passés tous les humains ? J’suis au -1 en direction du dernier étage/ La rage, la rage, la page j’l’arrache. »

Le tout accompagné par des gimmicks et des onomatopées omniprésentes, qu’il aime coupler à un flow souvent saccadé. Capable de poser sur de la drill, de la jersey ou bien même de la trap, il n’a pas peur d’oser sur ses choix de productions. BBP, Richie beats, Elias Beats… Autant de beatmakers qui ont travaillé sur son précédent opus Recherche et destruction.

Avec des BPM souvent rapides, Jolagreen23 donne une impression de facilité, et s’immisce dans la tête de l’auditeur en l’inondant d’informations sonores. Et à l’instar de son Grunt, Jo’ souhaite tout maîtriser, y compris son image. Dedans, il pose devant plusieurs bombardiers, dans une base aérienne. Pas un hasard quand on connaît son univers.

« Est-ce que tu connais l’histoire du keumé dans Sleeping Dogs ? »

Si parfois le propos de Jolagreen23 peut nous sembler un peu confus tant il débite, son univers reste tout de fois identifiable.

Vocabulaire guerrier dans le répertoire, il nous emmène avec lui. À chaque morceau, une bataille.

« Aimbot je vise la tête »  – Aimbot version 2021

« Big véhicule comme Zappy, j’déboule en treillis vert kaki » – 12 heures minuit

« Est-ce que tu connais l’histoire du keumé dans Sleeping Dogs ? » – 4BULLDOG

Il s’appuie, en bon témoin de son époque, sur la pop culture et notamment les jeux vidéo pour asseoir son propos. Fortnite, Call of duty, Sleeping Dogs, Clash royal sont des références souvent citées dans ses textes.

On peut tout de même parfois regretter le manque d’introspection chez Jolagreen qui pourrait nous permettre de s’identifier à lui. Toutefois, il dissémine quelques indices sur sa personnalité dans plusieurs de ses morceaux, notamment dans l’évocation de la religion.

Chose que Jorghen de son prénom fait en citant énormément son entourage. Comme s’il voulait montrer qu’en somme, lui et « ses frères » sont les mêmes peu importe en ce qu’ils croient.

« J’remercie Jésus Christ, mon reuf muslim remercie Allah » – MAYBACH F.L.O

« Mes frères vont à l’église, la mosquée, la synagogue, Jola Van Gogh » – 4BULLDOG

Rappeur Jolagreen 23
Jolagreen23 by @cielnoir_ et @akabonni

Jolagreen fédérateur

Pour Konbini, le MC signé Label Blue Sky disait n’écouter que les gars de son entourage.

« Je n’ai pas forcément d’énormes inspirations, j’écoute mes gars moi. »

Pourtant, sa musique semble parfois nous dire l’inverse. Dedans, on peut retrouver du La Fève dans la façon de poser et dans le minimalisme de son écriture, du Femtogo dans les thèmes abordés, ainsi qu’ une imagerie caractéristique des rappeurs de la new wave. 

Jo’ maitrise ce qu’il propose. Son atypisme est possible, car il est avant tout un kickeur fan de rap, qui digère ce qu’il a consommé, qui s’approprie tout, en restant authentique.

Jolagreen23 - recherche et destruction
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