Sublime [LIVE.001] : Le label clôture le Grünt festival 2024

Pour clôturer deux jours d’une programmation variée et innovante, les artistes du label “Sublime” ont pris d’assaut la scène ouest du Grünt Festival au Parc de la Bergère à Bobigny le 21 septembre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que personne n’était prêt pour cette performance. 

Alors que le rappeur TIF termine d’enflammer la foule du Grünt Festival amassée pour l’occasion au Parc de la Bergère à Bobigny, changement d’ambiance sur la scène ouest. Un long rideau noir a été dressé pour éviter les regards curieux des quelques milliers de festivaliers qui s’impatientent pendant que l’on s’active à préparer la scène de l’ultime représentation de cette troisième édition.

Il faut dire que le set suivant intrigue : “Sublime [Live .001]”. Les connaisseurs ont déjà reconnu le nom du label fondé en 2022 par le rappeur Disiz et spéculent déjà sur les artistes qui pourraient faire leur apparition. À en croire un spectateur bien informé, “Il y aura amne, Abel31, Luther et Rounhaa, c’est sûr. Par contre, si snorunt débarque, je pète mon crâne”.

Si la tension est aussi palpable, c’est que les artistes du label (entre autres, les rappeurs Luther, Rounhaa et les producteurs amne, Abel31, LUCASV) ont la réputation d’être discrets, voire rarissimes. 

Alors, quand le rideau tombe, c’est fou, intense, sublime.

Une expérience digitale et immersive

Vue sur les tours d’immeubles de Bobigny. Une musique électronique angoissante annonce le début de la performance de Sublime sous les battements de main de la foule. 

C’est une voix robotique féminine qui semble sortie d’un mauvais épisode de Squid Game ou de Black Mirror qui donne finalement le ton de la soirée : “Grünt Festival, ce soir et ce soir seulement, Sublime vous propose une expérience immersive dont vous faites parti. Il n’y a qu’une seule règle. Plus vous donnez d’énergie, plus le show avance. Si vous ne donnez pas assez d’énergie, le show s’arrêtera. Est-ce que vous êtes prêt ?”.

Cris. La voix enchaîne avec une série d’ordres qui rythmeront la totalité de la prestation : 

Applaudissez.” “Applaudissez.” “Écartez.” 

À nouveau des cris, puis silence. Le rideau tombe. 

Sur scène, une vingtaine de personnes sont alignées, immobiles. Impossible de deviner qui est qui : elles portent toutes la même tenue noire qui ne laisse apparaître aucun centimètre de peau. Sur leur tête, une sorte de cagoule affublée du logo blanc du label Sublime détonne avec la tenue monochrome.

Ce sont finalement les premières notes du morceau “uet” de Luther et amne qui déchirent le silence palpable. Une des personnes masquées s’avance et entonne les premières paroles du son. Le public exulte.

Entre techno et technique

Les yeux sont rivés sur la scène quand Rounhaa enchaîne avec “LOVE DEATH ROBOTS”, le single phare de son album “JAAFAR” sorti en ce début d’année. C’est ensuite au tour de 6ilverr, un autre rappeur prometteur du label, d’interpréter l’un de ses morceaux. 

Abel31 et amne, que l’on devine masqués derrière les platines, prennent la vedette avec un set techno mécanique, brutal et percutant, pendant que les 20 personnes costumées ambiancent le public avec des pas de danses plus ou moins maîtrisés.

Dans la foule, la pression monte de nouveau d’un cran alors que le set s’étend en longueur. Ça se finit comme ça ? Qu’est-ce qu’il va se passer ensuite ? Est-ce qu’il va y avoir d’autres chansons ? 

Face à ce dédale électronique, les avis sont mitigés : “C’est un festival de rap ou pas là ?” s’indigne l’un des spectateurs. Les non-initiés préfèrent d’ailleurs quitter le reste de la foule en transe à chaque nouveau drop. Effet désiré par les artistes du label ou conséquence naturelle d’une performance trop atypique pour certains, il ne reste qu’un public en ébullition à l’approche de la fin du set. 

C’est le rappeur Irko, qui avait déjà participé à l’édition précédente du Grünt Fest, qui fait une entrée fracassante pour interpréter à deux reprises “MOTORSPORT KEVLAR NOS COMPETITION”.

Enfin, comme pour récompenser les fans d’avoir vécu le festival jusqu’à ses dernières secondes, Luther confirme “Faut souffrir pour rester différent” alors qu’il entonne le refrain de “ALED”, le titre qui clôturera en beauté le premier live du label, révélant les talents parmi les plus intrigants et discrets de la scène rap française. 

À peine le show terminé, la pluie, qui s’était retenue toute la soirée, s’invite pour accompagner les festivaliers sur le chemin du retour, sans doute encore en train d’essayer de comprendre ce à quoi ils ont assisté.

Crédit photo cover : @yibai.mp4

Sublime Live 001 au Grünt Festival 2024
Dans cet article
Artefact.mp3, la playlist rap français d'Artefact Média
Écoute artefact.mp3 sur Spotify !
Découvre ou redécouvre les dernières sorties rap du moment sur le mp3 d'Artefact.